Liz écoutait attentivement ce que disait Soren.
« -Un machin long ?… Dans ce cas une machette si c’est une arme blanche. Mais ça ne fait pas autant de dégâts… ou alors un objet contondant du style… une matraque ou une barre de fer. Il avait pas mal de bleus quand même… Il aurait été roué de coups avant de ce faire éventré et égorger… ça c’est de la vengeance ou je ne m’y connais pas. Un crime passionnel à la rigueur, mais certainement pas un simple tueur. Donc je suis ta piste Soren, le meurtrier connaissait Yann et lui en voulait. Après reste à savoir, pour quelles raisons ? Il était un homme d’affaire puissant et redouté de ses concurrents. Raisons strictement professionnelles ? J’en doute… Je penche plus pour la thèse de la vengeance personnelle. Un truc qu’il aurait fait et ça aurait déplu provoquant indirectement, ou directement selon le point de vue, sa mort. »

Alors que son fils entrait dans la voiture elle entendit le policier la rappeler. Elle regarda Greg.
« -Ramène le à la maison je crois qu’il en a assez vu. Pas besoin qu'il soit encore plus traumatisé. Elle s'adressa à Alphonse. La police à encore besoin de moi, je te retrouve tout à l'heure. En attendant sois sage avec Greg.  »
Elle suivit donc le policier sans comprendre. De nouveaux éléments ? Avaient-ils enfin trouver le meurtrier de son mari et elle allait devoir l’identifier ? Ou alors avait-il omit de lui poser des questions ? Ce genre de choses arrive plus qu’on ne le pense.
« -Vous avez du nouveau ? Vous avez trouvé celui qui a fait ça à mon mari ? »

Soren se pencha un arrière jusqu’à ce que son dos touche le mur.

«  Une machette ? C’est possible, il a été éventré avant d’être égorgé, mais ça pourrait pas correspondre à la blessure qu’il avait au coup, la lame était beaucoup plus courte… Donc ce n’est peut être pas son couteau qu’il a caché sous son manteau… Mais peut être en effet une arme contondante, je pense que monsieur Conrad s’est fait tapé dessus avant de se faire plusieurs fois poignarder, eventré et égorgé. Un tel acharnement c’est surement pas un inconnu qui l’a tué… Si ça avait été purement professionnel ça aurait été juste un coup de couteau ou une balle dans la tête… Là ça relève de la boucherie… Il se retournait vers la guitariste, tu serais surprise de voir le nombre de personne qui trompent leur conjoint et qui ont l’air en surface heureux en mariage. J’en sais quelques choses, j’ai un carnet d’adresse assez plein. La plupart de mes clients sont des gens pleins de frics et mariés. »

Et il en savait quelques choses en tant que gigolo ! Même si officiellement il était serveur dans un restaurant et qu’il disait à tout le monde qu’il ne faisait plus le trottoir… La réalité était tout autre, même s’il ne s’agissait plus de son activité principal, il avait tendance à facilement arrondir ses fins de mois.

Lawrence trouvait cette affaire très louche, le fait est que madame Conrad connaissaient les trois suspects, ces derniers étaient couverts du sang de la victime et leurs empreintes étaient partout sur lui. Sur les trois suspects, deux avaient avoué connaître la victime. La coïncidence était beaucoup trop grande pour être vrai mais l’inspecteur commençait à y croire.

«  C’est ce que je vais faire. Je vais aller lui demander en personne. Il y a quelques points qu’il va falloir éclaircir. »

Il remontait, retrouvant la belle rousse dans une des salles d’interrogatoire, il venait s’asseoir devant elle.

«  J’aurais aimé que cela soit aussi simple madame. Nous avons du nouveau et il s’avère que vous m’avez menti. Je vais être direct, vous nous avez pas dit toute la vérité. L’inspection du corps de votre mari a relevé une malformation. Il était stérile depuis sa naissance. Pourtant vous avez passé tout deux des tests. Vous pouvez éclaircir ça ? Votre fils a 5 ans si je ne m’abuse, de qui est l’enfant ? Est ce que le père était au courant ? »

Il fulminait, il avait beaucoup de questions et il avait envoyé la délicatesse à la poubelle.

Pendant ce temps, Greg veilla bien à ce que le petit ait mis sa ceinture de sécurité, le pauvre petit, ça devait être une journée très éprouvante pour lui, il lui caressait la tête et essayait de changer de sujet maladroitement.

«  Ca me fait penser, il est bientôt midi, tu veux que je t’achète quelques choses à manger ? Je sais pas un fish and chips par exemple ? Je suis certain que tu n’en as jamais mangé ! Ta mère n’est pas là, ça restera notre petit secret ! »

Il lui fit même un clin d’oeil complice.

Eléonore écoutait ses camarades d'infortune.
- "Que se soit avec une machette ou un couteau c'est forcément une personne qui le connaissait personnellement, il devait être intime avec lui pour se déchainer autant." Elle leva le sourcil à la remarque de Soren. "Je me doute du nombre de couples bancales qui font genre alors que les 2 se poignardent dans le dos mutuellement, surtout dans la haute pétée où on ferait n'importe quoi pour être parfaits aux yeux des autres. Je sais très bien ce que c'est qu'une famille heureuse en apparence."


Alphonse suivait sa mère des yeux tandis qu'elle entrait dans le commissariat. Si elle les aidait autant ils devraient retrouver la méchante bientôt. Ou le méchant même s'il avait du mal à imaginer sa mère se tromper. Il pencha la tête sur le côté en entendant Greg.
- "C'est quoi un fish and chips ? C'est bon ? Je dirais rien à mère, promis." Il tendit le petit doigt. "Croix de bois, croix de fer."
Maintenant qu'on lui en parlait il commençait à avoir faim.

Liz commençait vraiment à s’amuser, finalement ce Soren était beaucoup plus intelligent qu’il ne le laisse paraître et si ça pouvait l’aider à sortir d’ici elle était prête à s’investir dans cette drôle de théorie.
« - Je pense pas que l’assassin se soit promené avec un sac pouvant contenir beaucoup d’armes. Une machette est bien trop encombrante à transporter pour être discret. Dans ce cas un couteau, mais ça pourrait au vu de l’incision être un couteau de cuisine affuté ou une autre arme toute aussi coupante mais pas encombrante et facile à manier même dans le noir. Elle écoutait Soren parler de fidélité. Je confirme. Beaucoup de gens mariés trompent leurs conjoints, pour ma part je n’ai affaire qu’a des hommes et pas comme métier mais plutôt comme… passe-temps dirons-nous. Mais bon chacun y trouve son compte et généralement je ne les revois jamais après. Et je pense qu’ils ne l’avouent certainement pas à la personne à qui ils ont juré fidélité. Ça mettrait leur mariage en l’air, ou alors je suis la meilleure briseuse de couple du monde ! »
Elle ne put s’empêcher de rire. Malgré la situation, plus qu’accablante, elle n’en perdait pas son sourire pour autant.


Cathalinda en voyant entrer le même policier que tout à l’heure sentie qu’elle allait passer un sale quart d’heure. Il n’avait plus la même aura qu’avant. Cette fois il était d’une humeur exécrable. Son regard se perdait dans la pièce, elle aurait aimait pouvoir disparaître à tout jamais à cet instant ! Mais il en est autrement et elle n’aime pas ça du tout. Elle aurait aimé pouvoir cacher ça mais il avait l’air déterminé, pas la peine de lui mentir il le saurait à coup sûr. Elle inspira longuement pour tenter de se calmer.
« -Oui mon mari est stérile et non vous l’aurez compris il n’est pas le père biologique d’Alphonse. Impossible pour elle d’être plus clair. Oui nous avons faits des tests parce que depuis plusieurs années nous avons tenté d’avoir des enfants sans succès. Après les tests il s’est avéré que Yann n’aurait jamais d’enfant. Je n’ai pas voulu qu’il le sache. Pour notre couple. Tout n’allait pas bien à cette époque. Et s’il l’avait su… Elle se passa une main sur le visage. S’il avait su, il l’aurait quitté mais elle, elle l’aimait. Elle voulait qu’il reste avec elle. Mais depuis la naissance d’Alphonse tout allait pour le mieux et on vivait tout les trois sur un nuage. Yann a toujours cru qu’Alphonse était de lui, même s’il ne lui ressemble pas physiquement mais les erreurs génétique ne s’explique pas, lui ais-je dis pour le rassurer. Elle respira un long moment pour se contrôler. Elle ne voulait pas aborder ce sujet. Le… vrai père d’Alphonse est… l’un de vos suspects… Soren Jefferson. Oui il est courant et l’a très mal pris. Je ne l’ai plus jamais revu depuis je lui ai annoncé que j'étais enceinte de lui et il n’a jamais vu son fils. Alphonse ignore que Yann n’était pas son vrai père. »
Elle commença à pleurer pour une raison différente de la mort de son mari. Son plus gros secret venait d’être mis à nu. Elle aurait aimé n’en parler à personne mais avec des tests complémentaires ça aurait fini par ce savoir d’une manière ou d’une autre. Elle n’avait pas le choix. Et en même temps elle se sentait comme libérer d’un poids, pouvoir en parler lui a fait du bien. Entre ses sanglots elle adressa une parole au policier.
« - Ne dites rien à Alphonse. Ça l’anéantirait.  » C’était plus une supplication qu’une demande mais elle ne voulait pas que son fils, tout ce dont pourquoi elle vit, ne l’apprenne.

Soren se leva d’un bond pour recommencer à faire les cents pas. Il caressait son bouc.

«  Notre homme était donc plutôt grand, connaissant la victime et en assez bonne forme physique, après tout, il a réussit à maîtriser un homme et à fuir assez vite. Je pense aussi que sa lame était facile à cacher et peu encombrante. En tout cas, elle était affutée, il n’a pas eu besoin de se reprendre à plusieurs fois pour lui trancher net la gorge… Il souriait un peu au propos de Liz, On a une libertine ? J’ai vu passer de tout, homme et femme, les deux sont pareils, quand ils en ont les moyens, tromper leur moitié ça ne les dérangent plus… C’est dingue le nombre de personne qui joue sur les apparences non ? »

Lawrence s’apaisa un peu en la voyant ainsi pleurer, il eut presque un sentiment de culpabilité d’avoir mis cette pauvre femme dans cet état, il passa sa main sur sa nuque.

«  Je vois, Soren Jefferson et vous avez été amant donc. Combien de temps a duré cette liaison ? Si je comprends bien, vous avez couché avec lui pour avoir un enfant vu que votre mari était stérile et quand monsieur Jefferson l’a appris, j’imagine bien sa colère. »

Il comprenait un peu mieux quel mobile Soren pouvait avoir maintenant, les éléments semblaient bien se remettre dans l’ordre même si les preuves matérielles étaient pour l’instant insuffisantes.

«  Je ne compte pas le dire à votre fils, vos affaires de famille restent vos affaires, tout ce dont je souhaite c’est que vous évitiez de mentir sur des faits aussi importants pour l’affaire. »

Il lui tendait un mouchoir pour qu’elle puisse sécher ses larmes.

Greg souriait à Alphonse et tendit à son tour son petit doigt pour serrer celui du garçonnet et il répétait également :

«  Croix de bois, croix de fer ! »

Il fit arrêté la voiture et descendait avec le petit, il lui tenait la main en se dirigeant vers un stand.

«  C’est super bon, c’est des frites avec du poissons fris. »

Il prenait une barquette chacun et allait s’asseoir avec Alphonse sur un banc. Il lui montrait comme le manger et quand le petit goûta, il attendait son avis.

Eléonore entortillait ses cheveux.
- "La lame était affutée et peu encombrante pour pouvoir la camoufler, il avait caché son visage et il portait un long manteau. On peut dire qu'il était préparé, c'était prémédité et tout a l'air d'avoir été planifié minutieusement. Et pourtant on a eu le droit à une boucherie. Ça fait un sacré contraste. Soit on a un psychopathe bipolaire, ce qui est tout a fait possible, soit le meurtrier n'était que le prolongement du bras de quelqu'un. On peut imaginer que ce quelqu'un a la haine et a demandé à ce que l'autre souffre pour le faire payer ou un truc du genre. Ça expliquerait le meurtre préparé avec minutie et le carnage qu'a suivit."


Alphonse observait attentivement Greg manger le "fish and chips".  Un repas sur le pouce manger avec les doigts, il n'avait jamais fait ça avant. Il mima le jeune homme.
- "C'est bon." lui dit-il avec un sourire.

Toujours contre les barreaux de la cellule, Liz tenta de reprendre contenance.
« - Je ne me considérais pas comme une libertine, plutôt quelqu’un de très à l’aise avec sa sexualité et qui s’en épanouit, même si ce mot pourrait très bien m’être attribuer. Mais médicalement on m’a diagnostiquée hypersexuelle. J’ai besoin de plus d’endorphine que la plupart des gens. Je pense que vous comprenez aisément ou je veux en venir...   Elle ne savait même pas pourquoi elle leur disait ça, elle ne les connaissait que depuis la veille et déjà elle leur parle de sa sexualité… à ce rythme là elle ne ferait pas long feu et elle fera des confidences dans 2 heures… Elle se racla la gorge comme pour clore le sujet. Par rapport à notre homme grand et qui connaissait la victime, ça pourrait être n’importe qui. Si Yann connaissait beaucoup de gens ça fait beaucoup de suspects potentiels. Elle aussi faisait les quatre cents pas en se massant les tempes avant de mettre au barreaux en direction du couloir, pour observer les allées et venus des policiers. Dans tous les cas on ne nous laissera pas sortir totalement libre. On a tous un liens, sauf Soren, avec la victime. D’ici qu’il nous réinterroge parce qu’ils ont quelqu’un qui connaissait la victime et qui nous ai vu une fois, c’est mort. On fait les meurtriers parfait pour eux, hors de question de nous libérer. Elle regardait dans le vide. Si Yann jouait encore sur deux tableaux ? Soit sa femme voulait se venger en apprenant qu’il la trompait et engage un homme soit son amante veut aussi se venger parce qu’il est marié et c’est elle qui engage quelqu’un pour lui faire payer.  »
Cette idée était complètement surréaliste mais pourtant plausible. Liz y croyait en tout cas, c’est une histoire de fidélité, elle en était persuadée.

Combien de temps ? Assez pour l’entretenir… Mais concrètement elle avait perdu la notion du temps. Elle s’installa plus confortablement dans sa chaise.
« - Le temps de cette liaison ? Des semaines… Des mois peut-être. Assez pour l’entretenir en tout cas. C’est exactement ça, je voulais juste un enfant et mon mari était dans l’impossibilité de pouvoir en avoir. Mais sachez que j’ai toujours aimé mon mari. Soren était juste un moyen comme un autre d’avoir un enfant. Je suis d’ailleurs bien contente de ne pas le revoir, je ne sais pas comment il se comporterait en me voyant, ni moi d’ailleurs… Quand il affirma ne rien dire à son fils elle soupira de soulagement. Je serais à votre entière disposition pour des questions à venir mais comprenez que ce passage de ma vie n’est pas glorieux. En aucun cas je ne voulais vous le cacher, je ne voulais juste pas en parler.  »

«  Oui ça peut bien être un tueur engagé pour faire le sale boulot ou peut être un peu des deux ? Si j’étais une femme et que j’avais un amant un peu simplet, je pourrais le convaincre que je me fais maltraitée et prétendre avoir peur pour ma propre vie. Je pourrais insinuer que si mon époux n’était plus là, je vivrais avec mon amant. Puis en le préparant psychologiquement pendant des semaines voir des mois, dire qu’un jour mon mari a dépassé les bornes avec, je ne sais pas, imaginons un viol conjugal ou une tentative de meurtre loupé, puis prémédité avec mon amant un meurtre. Ce dernier me verrait comme une princesse à sauver. Ce n’est pas si difficile si on est patient. Il souriait un peu plus, Hypersexuelle ? Je ne jugerais pas, je suis un gigolo à la retraite alors on ne peut pas dire que j’ai été très sage non plus. Au moins, tu y prends du plaisir moi je le faisais pour l’intérêt.  Il referma la parenthèse en continuant, Dans tous les cas, soit c’est quelqu’un qui lui en voulait soit ça a été commandité par une personne qui lui en voulait . »

Trois policiers différents venaient les chercher afin de procéder à de nouveaux interrogatoires avec tous les nouveaux éléments apportés à l'affaire.

Lawrence notait tout, il ne jugeait pas cette femme sur ses actes qui pouvaient être d’une morale assez discutable.

«  Très bien… Je suppose qu’il va falloir faire attention à vous. Il a déjà été violent avec un des policiers et d’ici 72h tant que nous n’avons pas plus de preuves matérielles, il va être relâché. Je pense que ce sera tout pour l’instant, si jamais nous avons besoin de vous, nous vous rappellerons. »

Greg prit des photos avec son téléphone, voulant garder ça en souvenir ! Alphonse était tout bonnement adorable !

«  Je suis content de voir que ça te plaît ! J’aime bien en prendre de temps en temps. On pourrait en manger de temps en temps si tu le souhaites, quand ta mère travaille par exemple ! »

Eléonore fut accompagnée dans une salle d'interrogatoire. Voutée, les mains sur les genoux, elle n'avait qu'une envie que tout ça se finisse. Qu'elle puisse rentrer chez elle et se vider la tête. Et surtout fumer. Le manque de nicotine s'ajoutait à la fatigue qui lui embrumait déjà le cerveau. Oh douce migraine qui lui martelait le crâne. Un homme avec un pansement sur le nez et l'air frustré entra dans la pièce. Ça devait être à lui que Soren avait pété le nez. L'odeur de tabac prit Eléonore à la gorge. Lui au moins il avait fumé avant de venir. Il n'avait pas l'air très aimable et elle eut le désagréable sentiment qu'il allait être encore plus insupportable que le moustachu. Elle soupira.


Blake avait été rappelé avec ses collègues, suite à de nouveaux éléments, il leur fallait interroger les 3 suspects de nouveau. Dans la salle d'interrogatoire attendait un homme, les poings liés à sa chaise, la tête posée sur la table. Il prit place en face de celui-ci.
- "Bonjour, je suis l'inspecteur Johnathan Blake. Suite à de nouveaux éléments dans l'enquête je vais vous reposer quelques questions. Je ne serais pas aussi hardi que mon collègue, je vous appellerais Soren." Il lui sourit puis ouvrit le dossier sur la table. "Bien, tout d'abord, est-ce que le nom de Cathalinda Conrad vous est familier ? Parce qu'elle, elle semble vous connaître. Selon ses dires vous étiez, disons, intimes."

Liz souriait encore plus.
« - Gigolo ? Toi aussi tu devais quand même t’amuser un peu avec tes clients je pense…  »
Pendant que Liz commençait vraiment à bien s’entendre et s’amuser avec Soren les policiers qui les avaient interrogés plus tôt revinrent les chercher. Certainement pour de nouveau les interroger.

Nicholas Green entrait dans la salle d’interrogatoire après avoir été soigné et surtout avoir fumer. Il se sentait en colère par le précédent suspect et espérait vraiment que celui-là ou celle-ci se montrera plus conciliant. Il s’installa lourdement en face de la jeune femme qui semblait nerveuse ou.. en maque ? Il ne pourrait le dire.
« - Je suis Nicholas Green, connaissez-vous Cathalinda Conrad ?  »

Soren fut directement menotté à la chaise, visiblement, il était hors de question qu’il casse le nez d’autres policiers. Il se laissa tomber sur la table, attendant le prochain connard qui viendrait l’interroger.

Il ne se releva pas tout de suite à l’entrée de l’agent Blake, il bascula simplement la tête sur le côté pour pouvoir lever les yeux sur lui.

«  Oui je lui ai pété le nez. Il eut un sourire toujours aussi malicieux, toujours aussi fier de ce fait visiblement. Il se releva d’un bond quand il parlait de l’appeler Soren, Enfin quelqu’un de respectueux, c’était ma seule demande, je demandais pas la Lune quand même. Et vous avez l'air beaucoup moins con que votre collègue! Il semblait déjà bien plus calme que précédemment mais en entendant le nom qu’il venait de prononcer, il devint légèrement livide. Cathalinda ? Oui, alors en fait, c’était une de mes clients très… régulière. Me jugez pas, en fait je me fous de votre avis, j’étais gigolo et elle me payait pour que je couche avec. J’ai juste fait mon boulot rien de plus. Puis quand j’ai vu qu’elle avait l’air de vouloir plus, genre amant, je me suis cassé. J’ai arrêté de me prostituer et j’ai un emploi de serveur, en fait, elle est super riche et influente, j’avais un peu peur qu’elle m’en veuille et m’envoie des mecs me tabasser ou je sais pas quoi… Je ne savais pas que c’était son mari la victime, tiens. Du coup maintenant vous allez me dire qu’elle a témoigné pour dire que je suis sûrement le tueur car j’étais son amant ou une connerie du genre. J’étais pas son amant j’étais sa pute ok ? Y a une légère différence.»

Ses doigts tapotait les bras de sa chaise.

Adam Lender s’installait, toujours aussi froid, c’était limite s’il ne refroidissait pas la pièce quand il s’installait face à la jeune femme, il ne la regardait pas de suite, prenant le temps pour ouvrir le dossier devant elle et caresser du bout de ses doigts sa moustache blonde.

«  Bonjour, je suis Adam Lender. Je ne vais pas être délicat. La femme de la victime vous a reconnu. Vous avez avoué être l’ancienne amante de la victime et que vous l’aviez quitté. Elle nous a affirmé le contraire et comme par hasard on vous retrouve avec le sang de la victime et le cadavre. C’est beaucoup de coïncidence, vous ne trouvez pas, Mademoiselle Merry ? »

Il releva ses yeux à cet instant pour la fixer du regard, toujours aussi calme et inébranlable. Son ton était ferme et assuré, sans aucune compassion pour son interlocutrice.

Eléonore tiqua en entendant ce nom.
- "Cathalinda Conrad..." Elle se massa la nuque. "Ce serait pas une rousse ?...Alors ils se sont mariés. Je la connais de l'époque où le gars qu'est mort habitait à côté de chez moi. Il sortait avec elle, je la croisais de temps en temps quand elle était chez lui."


Blake écoutait attentivement Soren, hochant par moment de la tête.
- "Il n'y a pas de sous métier vous savez. On gagne son pain comme on peut de nos jours." Il griffonna dans son calepin. "C'est vrai que Mrs Conrad est une femme influente, je n'aimerais pas l'avoir pour ennemie. Vous avez donc arrêté de la voir quand elle a commencé à vous faire des avances donc. Etiez-vous au courant pour l'enfant ?"

Quand Liz vit un nouveau policier entrer elle sentie un frisson lui parcourir l’échine. Elle ne voyait pas ses yeux, camouflés par le dossier, et ça rendait l’atmosphère encore plus froide. Elle entendait ce que disait le policier et surtout elle croisa son regard, elle le détourna aussitôt. Elle avait peur. Son aura de prestance était très imposante, trop imposante.
« - La femme de la victime ? Je ne la connais pas, je ne l’ai jamais vue. J’ai aucune idée de qu’il s’agit. Et ce que j’ai dit à votre collègue est vrai, j’ai bien été l’amante de la victime mais c’est moi qui ai quitté Yann pas le contraire. Je n’ai pas menti la dessus. Et passez-moi au détecteur de mensonge si vous ne me croyez pas. Et comme, encore une fois, je l’ai dit à votre collègue, j’ai tenté d’aider la victime. Pas de le tuer. J’avais aucune idée qu’il s’agissait de Yann. Elle fit une pause pour croiser de nouveau le regard de l‘officier Lender . Je vous le conçois ça fait beaucoup trop de coïncidences mais je n’y suis pour rien. Comme on dit j’ai été au mauvais endroit au mauvais moment. »

Green respirait difficilement, son nez lui faisait encore mal.
« - Il s’agit bien d’elle. Donc vous la connaissiez. Vous connaissiez la victime et sa femme. Vous avez le bon mobile du meurtre, il a abusé de vous quand vous aviez 9 ans sous les yeux de sa femme si on peut dire, et comme par le plus grand des hasards vous étiez dans la rue au moment ou ce pauvre homme à été tué. Je pense que vous et vos petits copains l’avez tué, vous le connaissiez pour la plupart et vous aviez toutes les bonnes raisons de vouloir sa mort même après tant d’années. Vous auriez pu planifier ça sur plusieurs années et attaquer au moment opportun pour vous venger. Alors vous n’avez toujours rien à me dire ?  »

Il souriait à sa réponse et un petit peu moins quand il parlait de l’enfant.

«  Totalement, je suis un gigolo, ça arrive que des clients en manque d’affection finissent par avoir des sentiments amoureux mais moi je ne ressens rien pour eux. Je faisais juste mon boulot… Concernant l’enfant. Je suis au courant. Elle m’a annoncé qu’elle était enceinte de moi alors j’ai fui les responsabilités. Je l’ai pas reconnu et j’ai pas envie de faire un test de paternité, pour moi c’est pas mon gosse. Je suis pas prêt à avoir des enfants encore moins avec une ancienne cliente. »

Le moustachu haussa un sourcil à la réponse.

«  Vous ne l’a connaissiez pas ? En tout cas, elle vous a reconnu parmi plusieurs autres personnes. Donc c’est curieux non ? Ca fait plus de 10 ans que je travaille ici et je peux vous dire que les coïncidence, dans le métier ça n’existe pas. Vous avez tenté d’aider la victime ou vous l’avez achevé ? Vous avez été son amante et vous ne le reconnaissez pas quand vous l’avez sous votre nez ? »

Et le tact tu connais. Eléonore soupira bruyamment, elle tressaillait de la jambe.
- "Je n'ai rien à vous dire parce que comme je l'ai déjà dit, je ne l'ai pas tué. C'est peut être dur à croire mais je me suis vraiment retrouvée dans la rue où il s'est fait tué par hasard. Je connaissais pas mes "petits copains", je les avais jamais vu avant hier soir. J'ai rien planifier du tout, j'ai juste essayé d'oublier ce qui s'est passé. J'ai jamais voulu me venger, je m'en foutais totalement de ce qu'il pouvait devenir." Elle serra les poings. "Vous pouvez m'expliquer l'intérêt de tuer quelqu'un après 13 ans, pour vous c'est peut être possible, mais pour moi c'est complétement con. J'aurais pas ruiné ma vie pour une enflure comme lui. Comme si ça en valait la peine."
Elle baissa les yeux.


Blake se gratta le menton.
- "Mrs Conrad ne doit pas vous porter dans son cœur." Il fit une pause, mettant tout en ordre dans sa tête. "Vous n'avez jamais rencontré son mari ? Et si celui-ci avait appris pour elle et vous ? Il aurait pu vous retrouver et faire pression sur vous ou même s'en prendre directement à vous."

Liz regardait le policier interloquée. Il ne la croyait pas, mais pourtant c’est la vérité.
« - Comment elle a pu me reconnaître parmi un panel ?! Je ne l’ai jamais vu je vous dit ! Peut être qu’elle m’a vu quand je fréquentais son mari. Mais je ne l’ai jamais vu ou même croisée ! Elle n’en pouvait déjà plus de flic. S’il continuait comme ça elle en finirait avec lui, tant pis pour les conséquences. Ce qu’elle dit est vrai, même si elle n’a rien pour le prouver et que ça remonte à des années. écoutez… Je sais pas dans quel merdier je suis tombée, je sais pas pourquoi il faut que ça m’arrive, mais je connais pas cette femme. J’ai rien à voir avec elle. Les coïncidences ? Pourtant elle était en plein dedans. Même elle, elle savait qu’un flic de ce genre ne parlait que par les preuves et que tout l’accablait, le sang, le mobile et même sa soi-disant rancœur par rapport à Yann. J’ai aidé la victime… Je savais pas que c’était lui. Il faisait noir, ça sentais le sang et j’étais pétrifiée à l’idée que le meurtrier soit encore dans les parages. Donc j’ai juste fait ce qui me semblait bien sur le moment, tenté de sauver une vie. Je voyais à peine mes mains comment voulez-vous que je le reconnaisse dans ses conditions ?! »
Elle était à bout et si c’était le but de ce flic, il a totalement réussi. Mais elle lui dit la vérité, même s’il fait pression sur elle sa version ne changera pas.

Green en avait plus qu’assez de ces enfantillages.
« -Je me fiche royalement que ça se soit passé il y a 13 ans. Vous ne bougerez pas de cette chaise tant que vous n’aurez pas fait des aveux. J’ai tout mon temps, je suis payé pour vous faire chier alors je vais en profiter. Il posa son dossier et s’installa plus que confortablement dans sa chaise. Il avait beaucoup de patience et pouvait se montrer très emmerdant quand il le voulait. Je pense qu’il serait mieux pour vous de tout me dire, vous pourriez avoir une réduction de peine pour collaboration avec les forces de police. À vous de voir. C’est une proposition qui pourrait vous intéresser.  »
Il laissa encore un blanc, son nez le lançait de plus en plus et cet interrogatoire était en train de s’éterniser. Il devait le finir au plus vite. Mais il n’avait aucune idée de comment faire bouger ce suspect et encore moins lui faire avouer son crime.

Soren croisait les jambes en se reposant entièrement contre le dossier de la chaise plus confortablement.

«  Non j’ai jamais rencontré son mari… C’est pas la première cliente à être mariée que j’ai, je m’intéresse pas vraiment à ça… Je sais pas du tout si il était au courant quoi qu’il en soit si elle a encore son enfant, c’est que son mari lui a pardonné si il savait ou alors il n’est pas au courant. J’ai jamais eu de problème, j’ai même cru qu’elle avait tourné la page, ça fait quoi ? 5 ans que ça s’est passé ? Moi je me suis rangé maintenant, je suis serveur dans un restaurant. »


L’homme à moustache resta de marbre face à l’exaspération de la jeune femme.

« Donc vous dites ne jamais l’avoir vu alors qu’elle visiblement vous a de suite reconnu ? Elle maintient que son mari a mis un terme à votre relation et que avez tenter de leur faire du chantage en révélant cette relation à la presse. Comme vous avez vu que vous n’allez rien obtenir de plus vous avez fait profil bas. Ce que je vois c’est que vous et vos deux autres complices aviez prévu de vous venger de cet ennemi commun. Alors cessez de mentir et avouez tout maintenant ! »

Le policier se faisait plus ferme sur ces derniers mots.

Eléonore se pencha en avant. Le regard froid, elle toisa l'inspecteur.
- "Dans ce cas je ne bougerais pas de cette chaise. Je n'ai pas l'intention d'avouer un meurtre que j'ai pas commis." Imperturbable, seule sa jambe trahissait une certaine nervosité. "Vous êtes payé pour faire chier les gens ? Je pensais que vous aviez mieux à faire que de perdre votre temps avec quelqu'un comme moi."

Blake croisa les bras. Le jeune homme en face de lui avait un très bon mobile mais il doutait de sa culpabilité. Soren semblait désintéressé par Mrs Conrad et à part elle quelles raisons aurait-il eu de s'en prendre la victime ?
- "Hum..." Il prit des notes. "Si je vous suis, vous avez cessé de voir Mrs Conrad après qu'elle soit tombée enceinte. Vous ne l'avez pas revu ensuite ? Et l'enfant, vous n'avez jamais souhaité le rencontrer ? C'est votre fils, après tout."
Blake regardait attentivement Soren, guettant une réaction.

Avouer ?! Mais il n’y avait rien à avouer ! Elle est innocente ! Ce flic et plus con que toute le personnes qu’elle ait jamais rencontré ! Le ton monta encore et c’est limite si elle ne crie pas à présent, elle était debout face à son interlocuteur.
« - Vous avouer quoi ?! Je ne vous mens pas ! Je n’ai jamais vu cette femme de ma vie ! Je ne sais pas qui elle est ! Et c’est bien moi qui ait quitté Yann ! J’ai un témoin qui était présent lors de ma rupture ! Il était juste à côté pendant que c’est arrivé ! Il pourra vous dire que c’est moi qui n’ait plus jamais voulu le revoir ! Pas le contraire ! »

Il soupira, vraiment il en avait marre. Il voulait juste rentrer chez lui et se reposer. Il ouvrit le rapport pour le parcourir. Puis il sourit.
« - D’après le rapport que j’ai entre les mains et les analyses du légiste le tueur fait aux alentour d’un mètre soixante-dix et vous faites un mètre soixante-dix. Vous l’avez donc tué.  »
Il sourit sadiquement quand il lui tend des feuilles et un crayon sans aucune raison apparente mais lui avait une idée derrière la tête.
« - Le viol. Dans les moindres détails. »

Il se crispa un peu et se courbait un peu en avant.

«  Non je n’ai jamais cherché à le voir. Et c’est sûrement mieux comme ça. Sérieusement, imaginez sa tête en apprenant que c’est une pute qui a engrossé sa mère par accident. Si vous voulez que ça devienne un futur punk junkie se serait un bon début. Non, non, c’est bien mieux qu’il ne sache pas que j’existe. Puis je ne ferais pas un bon père, je ne me suis jamais attaché à personne, je me supporte déjà pas, alors un mini moi ! La dernière fois que j’ai eu une relation fusionnelle c’était avec ma mère et elle s’est faite tué. Ce gamin réussira mieux dans la vie en étant le fils de Conrad et je suis désolé pour lui si c’est moi qui ait fécondé l’ovule de sa mère. C’était pas intentionnel.»

Lander ne bougea pas d’un pouce quand elle se leva, il restait très calme et toujours aussi froid

«  Un témoin donc ? Et il est comme le premier ? Vous ne vous souvenez plus de son nom ni de son visage ? Ou alors c’est un ami proche ? Qui me dit qu’il ne va pas mentir pour vous couvrir ? C’est sa parole contre celle de Madame Conrad. J’attends de voir la fiabilité de votre témoin. Rasseyez vous avant que je ne sois contraint de vous y forcer.»

Son ton se raffermissait un peu plus.

Eléonore leva le sourcil. Qu'est-ce qu'il sortait comme conneries ?
- "Je vois pas le rapport." lança-t-elle. "Oui je fais 1m70 mais je suis pas la seule il me semble. Je vois pas en quoi ça fait de moi la coupable."
Elle se raidit brutalement lorsqu'il lui tendit la feuille. Son cœur s'était emballé. Mais c'était quoi le problème des flics de ce commissariat bordel ? La respiration difficile, elle fixait l'inspecteur, son regard pâle s'exprimait plus rien.
- "Pourquoi est-ce que je ferais ça ? J'ai pas l'intention de porter plainte, il est mort de toute façon, ça servirait à quoi ?" Elle se mordit la lèvre. "C'est quoi le rapport avec le meurtre ? A quoi ça va vous être utile de savoir comment il m'a prit ? Vous avez des penchants glauques, c'est ça ?"
Un frisson lui parcourut l'échine tandis que ses mains tremblaient. Les poings serrés sur la table, elle voulait partir. Elle voulait quitter cette pièce, que tout ça s'arrête. Cette journée était un supplice et elle n'en voyait toujours pas le bout. Ce flic la répugnait. Elle se retenait de craquer, elle ne lui ferait pas ce plaisir. Enfoiré, pensa-t-elle avec dégoût. Elle se reposa sur le dossier de sa chaise.
- "Ok." Elle prit les feuilles et le stylo. "Vous vous imaginez qu'il a abusé de moi qu'une fois ? Il me gardait tous les week-ends. Je vous les fais tous ou j'en choisis un ? Dans les moindres détails, hein ? Vous allez être servi je me souviens absolument de tout." Elle soutenait le regard de l'inspecteur, froide et impassible. "Vous préféreriez peut-être quand je me débattais encore, ce sera plus intéressant à lire. Un penchant pour la position ?"


Blake griffonna dans son calepin. Il joignit les mains sous son menton.
- "Je comprend. La réussite de cet enfant dépendra certainement de l'évolution de l'enquête mais ce qui est sûr c'est que sa vie ne sera plus jamais la même." Il avait une pointe de compassion dans la voix. Il se racla la gorge. "Bien, je m'égare. J'ai tout ce que je voulais savoir. Je vous remercie de votre coopération et d'avoir épargner mon nez Soren." Il détacha le jeune homme et le raccompagna à sa cellule.

Se rasseoir ? C’était hors de question. Il pourrait très bien la regarder de haut comme elle est plus petite que lui. Elle restait donc debout et tapait du poing. Liz regardait l’officier avec dégoût. Il la croyait donc aussi stupide ?  
« - Vous vous foutez de moi, c’est ça ? Ne me dites pas que vous êtes aussi intelligent que ça ? Elle inspira et posa l’autre poing sur la table de façon à surplomber l’agent. Le témoin en question s’appelle Gregory Cooper et il a une gueule d’ange, si vous voulez tout savoir. Je l’ai connu à la fac, pendant que je fréquentais Yann. Il a assisté à tout et s’en souvient très bien parce qu’il s’est interposé quand Yann à voulu me frapper pour avoir mis fin à notre liaison et c’est lui a pris le coup ayant le nez cassé. Appelez-le, et vous verrez si je mens. Cet homme est le plus honnête que je connaisse. Il ne mentirais jamais. Et comme je vous l’ai dit Madame Conrad ou qui elle soit je ne sais pas qui est cette femme et j’en contrefous royalement ! »
Son ton avait baissé mais il était ferme et elle planta son regard dans celui de l’agent. Elle se fichait des conséquences de ses actes, Greg serait là pour elle, cet officier n’a aucun droit de l’attaquer de cette manière alors elle se défend comme elle peut avec ses propres mots même si a l’air maladroit vu de l’extérieur.

Green fixait patiemment Éléonore. Il ne l’écoutait même pas, il se foutait de ce qu’elle avait vécu, même si avait pu être un calvaire. Il était un flic con et il le savait parfaitement. Le plus connard de tous et il en était fier. Il la vit prendre le stylo de la main droite. C’est pas elle, pensa-t-il. Le tueur est gaucher. Il reprit la feuille et le stylo d’un geste sec.
« -Oubliez ça. J’en ai fini avec vous, je vais vous remettre en cellule. »
Il se leva intimant la jeune femme à faire de même et la renferma de nouveau dans sa cellule, toujours sans aucune autre parole ou regard échangé.

Soren se leva, il savait bien que ce gamin devait probablement être attristé par la mort de son mari. Mais maintenant il était sûr d’une chose, Cathalinda était probablement la vraie coupable. Ce n’était pour l’instant qu’une supposition mais sentait bien qu’elle voulait le pointer du doigt comme meurtrier. A vrai dire, à présent un schéma se dessinait, ses deux autres camarades d’infortunes connaissaient l’époux de la dame donc la dame pouvait bien les connaître. Et apparemment elle avait offert un témoignage accablant. Soren n’avait pas de preuve de ce qu’il disait finalement, aucun de ses clients viendrait le défendre ou assumer l’avoir payer pour une partie de jambes en l’air. Surtout que la plupart sont mariés et fortunés.

Il revenait donc en cellule pour s’allonger sur la couchette, ce dernier interrogatoire l’avait mit de bonne humeur même si avoir pété le nez d’un connard ne l’avait pas spécialement agacé.

Le flic perdit son calme. Ses mains tapant violemment la table, il se leva d’un bon, étant bien plus grand que la jeune femme. Il fit le tour pour la plaquer sur la table et lui mettre les menottes.

«  Très bien, l’interrogatoire est terminé. Vu que vous ne pouvez pas vous calmer, je crois qu’un tour en cellule va refroidir votre tête. »

Il l’emmena sans aucune tendresse.

Eléonore ne comprit pas ce qu'il s'était passé. Il était sérieux là ? Une fois dans sa cellule elle crispa ses mains sur les barreaux. Des tas de pensées se bousculaient dans sa tête. Quel putain d'enfoiré. Comment avait-il osé ? Il l'avait accusé, obligé à parler de quelque chose qu'elle ne supportait pas, humilié et finalement envoyé se faire mettre dans le plus grand des calmes. Qu'il aille se faire foutre. Les yeux fixés sur la porte que l'inspecteur avait passé, le visage crispé et le regard plus froid que jamais, elle resta figée comme une statue de marbre.

Liz vit le policier se lever et la plaquer sur la table, elle tentait de se débattre, bien évidement en vain. Il était plus grand qu’elle et la maîtrisait sans grand effort tandis qu’elle luttait de toutes ses forces. Elle sentit les bracelets métalliques lui mordre la peau. Salaud, siffla-t-telle entre les dents. Il les avait serré plus que nécessaire pour lui faire comprendre la leçon.
Une fois de retour dans sa cellule Liz se massa les poignets, elle avait les marques des menottes.
« -Comment a-t-il osé ?!... » Maugréera-t-elle dans son coin.
Elle aperçu Soren sur sa couchette, l’air heureux sur le visage et Éléonore les mains sur les barreaux. Les interrogatoires ont du être très différents au vu de leurs comportements. Mais elle n’est pas mieux lotie, se faire prendre comme ça par un agent en plein commissariat… Même là Greg ne pourrait rien pour elle. Elle allait devoir répondre de ses actes, même si c’est lui qui a poussé le bouchon trop loin.

Soren eut un frisson en regardant Eleonore, il eut presque l’impression de sentir un courant d’air glacial lui parcourir l’échine. Il n’osa pas trop lui parler, sentant bien qu’elle était au bord de la rupture, quoi qu’elle ait vécu, elle était contrainte de prendre sur elle et il se disait qu’elle allait avoir besoin de suivre des thérapies à force d’être malmenée par la police.

Il se releva en voyant le policier arriver avec la pauvre Liz qui se débattait quelques peu. Soren venait près des barreaux et à l’attention du policier, il commença à déhancher son bassin en se tenant les barreaux:

«  Dis donc, ça te dit pas que je te ramone pour des prix très abordables ? Les flics ça aime ça non ? »

Le policier lança un regard assassin à l’homme et donna simplement un coup de matraque sur les doigts de l’ancien gigolo qui s’écarta en lançant un juron.

«  Les flics manquent d’humour, surtout celui là et son balai dans le cul.  Fais chier, j’ai besoin de prendre un verre, je suis tendu. Bon, alors on a trouvé notre coupable, c’est Cathalinda Conrad ! Elle va nous faire accuser à sa place. Je connais bien cette dame et je peux vous dire qu’on est pas qu’un peu dans la merde. Je suis sûr la connaissant qu’elle a bien graissé la patte du commissaire. Faut voir les choses du bon côté, demain, on pourra être libre pendant quelques temps avant de finir notre vie en prison.»

Eléonore posa la tête sur les barreaux de sa cellule. Elle regarda de loin la scène qui se déroulait devant ses yeux sans vraiment faire attention à ce qu’il se passait. Elle était là sans vraiment l’être. Elle soupira longuement avant d’aller s’allonger sur sa couchette le bras sur le visage. Qu’est-ce qu’elle avait envie de sortir de ce merdier…Elle aurait aimé ne plus penser à tout ça, même ne plus penser du tout, mais une partie d’elle se bornait à écouter ce que Soren disait. Elle ignorait comment il en était venu à cette conclusion mais au fond ça lui paraissait presque évident. Et si c’était vraiment Cathalinda qui était derrière tout ça alors elle était dans la merde jusqu’au cou.
-« Poufiasse… » pensa-t-elle à voix haute.
Par habitude, elle voulut prendre quelque chose autour de son cou mais elle ne l’avait pas sur elle. Elle claqua sa langue sur son palais.

Soren n'était pas le seul tendu, Liz l'était aussi. Elle avait besoin de prendre l'air avant de faire une connerie et d'attaquer un policier, ou même cette madame Connard si elle la trouvait, pour sortir. Être libre ? Mais à quel prix ? Et pour combien de temps ? Elle avait déjà perdu son boulot, ça c'était sûr alors plus rien ne l'attendait, à quoi bon sortir si rien ne vous attend dehors…  Liz était dos au barreaux fixant le mur en face d'elle. Elle était dans sa bulle ne faisant plus attention au monde l'entourant elle n'avait qu'une envie, sortir d'ici le plus vite possible et par n'importe quel moyen. Elle se retourna et chercha un policier du regard. Elle en trouva finalement un en train de boire son café. Elle l'accosta.
« -Hey ! Ça fait plus d'une nuit qu'on est ici, on est censé avoir le droit à un appel pour contacter nos proches et leur dire dans quel pétrin on se trouve. Vous savez que c'est un de nos seuls rare droits ici et vous ne le respectez même pas. Alors allez voir votre commissaire, inspecteur ou je ne sais quoi et dites lui qu'on voudrait enfin pouvoir notre coup de fil. Vous pouvez bien faire ça au moins, ou vous préférez boire votre café pendant que nous on est enfermé pour un crime qu'on a pas commis ?  »

Lawrence était entrain de discuter avec Adam Lender, il fut interloqué par l’intervention de la jeune femme. Il s’approcha des cellules silencieusement, il les détaillait du regard, il se mit devant celle de Liz

«   Eh bien, commencez par vous calmer et ensuite, oui, vous pouvez passer un appel… Il regardait les deux autres, je suppose que vous voulez aussi passer un appel. »

Il appela des policiers pour qu’ils puissent les amener à un téléphone. On faisait particulièrement attention à Soren, il avait déjà blessé un policier aujourd’hui alors il attirait la méfiance. On les mettait en fil indienne afin que chacun leur tour puisse passer son appel.

Eléonore se redressa brusquement lorsqu'elle entendit le flic qui parlait à Liz. Un appel, enfin une interaction avec l'extérieur, c'était bien la première bonne nouvelle de la journée.
- "C'est pas de refus." dit-elle à l'intention du policier.
Elle savait qui elle allait contacter, en espérant qu'il n'en fasse pas trop. Elle attendait derrière Liz, le regard perdu dans le vide.


Debout devant la fenêtre de son bureau, un café à la main, il regardait de ses yeux sombres les alentours. Aussi imposant par sa taille que son embonpoint, le commissaire attendait, impassible, une moue de réflexion. Il passa la main dans ses cheveux grisonnants, absents sur le haut de son crâne. Quelqu'un frappa.
- "Entrez." dit-t-il de sa voix grave.
Le jeune inspecteur Harper fit son entrée dans la pièce.

Liz se saisit du téléphone et composa un numéro qu’elle connaissait par cœur. Celui de Greg. Elle attendait le temps que le numéro soit composé par la machine.
« - Décroche… Soupira-t-elle. Elle entendit la voix de Greg, se demandant certainement qui l’appelle. Greg ? C’est Liz. J’ai besoin de toi. Je suis dans un pétrin pas possible. Est-ce que tu pourrais venir au New Scotland Yard ? Je t’expliquerais tout une fois sur place.  »

Lawrence resserra sa cravate sombre. Il entra quand le commissaire l’y invita. Il avait le dossier en main.

«  Bonjour Commissaire… L’affaire est assez complexe. Je pense que les trois suspects sont innocents. Pour l’instant nous n’avons que des témoignages qui les accablent mais les preuves matérielles semblent les disculper. Je pense que la coupable est peut être l’épouse, elle a un alibi solide mais elle aurait pu faire appel à un complice… Enfin ce ne sont que des suppositions. »

Greg décrocha, il venait à peine de rentrer avec Alphonse qu’il devait repartir aussitôt. Il prévenait sa patronne puis il partait directement pour le commissariat. Il entra en trompe et demanda à voir son amie. En attendant, Eleonore pouvait passer son appel.

Ce fut au tour d'Eléonore d'appeler. Elle composa rapidement le numéro et attendit. Elle entendit une voix à l'autre bout du fil.
- "Allo, Lyssandre ? Oui, c'est moi. Écoute, je suis dans une merde sans nom, je te passe les détails mais j'ai besoin de toi. Je suis à New Sctoland Yard, pour meurtre."


Jean Fons s'assit à son bureau et joignit les mains devant son menton. Il toisait Harper.
- "Des suppositions, en effet. On ne résout pas une enquête qu'à l'instinct, ça se saurait. N'oubliez pas de tenir compte des preuves matérielles et de tout ce qui s'est dit durant les interrogatoires. De ce que j'ai cru comprendre les 3 qui sont en cellule connaissaient tous les 3 la victime et avaient plus que de bonnes raisons de s'en prendre à elle. C'est une affaire assez complexe du fait de la boucherie et du statut de la victime, ce n'était pas n'importe qui. Je compte sur vous pour ne pas faire trainer l'affaire et évitez de porter des accusations à tort et à travers, ce serait ennuyeux. Vous savez les médias, les journalistes, tout ça quoi. "

Une fois Greg arrivé on emmena Liz dans une salle d’interrogatoire pour qu’ils puissent discuter. Elle l’enlaça aussi fort qu’elle le pouvait. Ça lui faisait du bien de voir enfin quelqu’un qui ne lui voudrait pas de mal. Elle s’assoit face à Greg et commença à lui dire tout ce qu’il lui passait par la tête.
« - Si je t’ai appelé pour que tu viennes c’est que j’ai un gros problème. Je suis soupçonnée de meurtre.  Yann a été assassiné et je passais au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai vu un type au sol, j’ai aidé comme je pouvais me mettant du sang partout, et c’est que plus tard que j’ai appris que c’était Yann. Ils ont pleins de preuves contre moi et ça ne joue pas du tout en ma faveur. Ils m’ont retrouvée couverte de sang de la victime. J’avais un bon mobile, j’ai été son amante et je l’ai quitté. Il pourrait dire que je cherche simplement à me venger. Et sa femme est rentrée dans l’équation. Elle a menti, me faisant porter le chapeau de la pauvre femme larguée par son amant. J’ai « agressé » un policier et une deuxième m’a sauvagement menottée. Elle prit sa tête entre ses mains. Je suis dans la merde…

Une fois l’appel terminé Lyssandre ne perdit pas une seconde et se dépêcha d’aller au Yard. Les policiers l’emmenèrent vers une salle d’interrogatoire ou il y découvrit Léo déjà assise.
«  Tu peux m'expliquer c’est quoi ce bordel? »

Soren passa également son coup de fil.

«  Ash, j’ai un petit soucis, je suis au commissariat, j’ai besoin d’aide, je suis relativement dans la merde. Enfin, plus que d’habitude. Je suis à New Scotland Yard, je t’attends. »

Greg enlaçait son amie qui semblait exténuée par les épreuves depuis ce matin. Il écouta tout attentivement et eut besoin de prendre une grande inspiration. C’était beaucoup d’informations à digérer.

«  Je t’ai vu le quitter, je peux témoigner pour dire qu’elle ment… Madame Conrad est ma patronne… Elle a menti, ça me choque… Je ne sais plus quoi en penser. Si tu es innocente, tu n’as rien à te reprocher, ils vont prouver que ce n’est pas toi qui a pu faire ça, c’est un malheureux malentendu. »

La réplique du commissaire eut l’effet d’une douche froide, il déglutissait

«  Je le conçois mais les preuves matérielles ne correspondent pas pour l’instant. Les deux femmes sont trop petites pour avoir poignardé cet homme et les coups étaient très précis alors que l’homme était complètement saoul… Je n’accuse pas encore Madame Conrad, je veux juste dire qu’elle est également sur la liste des suspects et c’est vrai qu’elle les a reconnu dans une trentaine de visage… Mais je ne vois pas comment ils auraient pu le tuer à trois avec une seule arme… Et selon le légiste, il y avait du cuirs sous les ongles de la victime, aucun d’eux ne portaient de cuirs.»

Eléonore attendait assise en salle d'interrogatoire. A l'entrée de Lyssandre, elle se redressa. Il était tendu.
- "Je suis accusée du meurtre de Yann Conrad." dit-elle en serrant les dents. Elle se mordit la lèvre.


Jean Fons ferma les yeux.
- "Pour l'instant on ne peut être sûr de rien mais même si les preuves manquent on ne peut pas passer à côté du fait que ces 3 là n'ont pas l'air cleen. Peut être que Mrs Conrad est sur la liste des suspects mais tachez de ne pas faire une fixation sur elle, elle n'est pas la seule."


Ashford avait quitté son service, même s'il détestait laisser son travail il n'allait pas laisser son frère au commissariat. Une fois à New Scotland Yard, il fut amené dans la salle d'interrogatoire où était Soren, celui-ci était avachit sur la table. Il s'assit devant lui.
- "Eh bien qu'as-tu encore fait, Mary ?" lui dit-il sur un ton de repoches.

Liz regardait Greg désespéramment, un malheureux malentendu ? Il était loin de comprendre la situation, après tout il était innocent de tout.
« - Greg… je crois que ton innocence te perdras. Je suis plus que mal. c’est ta parole et la mienne contre la sienne, autrement dit on a aucune chance. Mais ton témoignage sera toujours bon à prendre. ‘si je suis innocente’ ? Même toi tu doutes de moi ? Après tout ce qu’on a vécu, tu oses douter de moi?! Elle se lève surplombant Greg. On parle de la mort d’un homme ! Même si toi, en qui je mettrais ma vie entre les mains, tu te mets à douter du fait que je suis incapable de tuer, je suis encore plus dans la panade. Et je reste polie ! Elle se rassoit posant sa tête sur la table. Si tu n’est pas là pour m’aider à sortir d’ici, je crois que tu n’a plus rien à faire ici.  »
Greg ne voyant pas son visage ne se doute pas qu’elle est en train de retenir ses larmes. Même si son meilleur ami doute d’elle, alors elle est sérieusement en mauvaise posture et risque la prison pour un crime qu’elle n’a pas commis.

Lyssandre n’en croyait pas ses oreilles. Léo avait prononcé le nom de Yann Conrad, elle était vraiment dans le pétrin.
« -Sur ce connard ? Voyons c’est une blague ? Tu peux pas être soupçonnée de meurtre. Mais au vu de sa réaction il voyait que ce n’était en rien une blague. Ce n’est pas une blague… Pourquoi ? Je comprends pas pourquoi tu es suspecte. T’étais au mauvais endroit au mauvais moment ou quoi ? Tu peux m’en dire plus sur les circonstances ?  »
Il croisa les  mains sur la table tentant du mieux qu’il pouvait d’aider Léo dans cette impasse.

Soren était affalé à attendre son frère, il releva la tête quand il commença à lui parler.

«  Je t’arrête tout de suite, je suis innocent sur un tiers des choses dont on m’accuse sauf qu’au yeux de la police, je suis à 100 % coupable. En gros, je suis accusé d’ivresse sur la voie publique, violence envers un agent de police et meurtre… Bon je n’ai pas besoin de te dire sur lequel je suis réellement innocent. Disons que les flics ont décidé de ne pas faire fonctionner leur cerveau car tout dit que je suis innocent. Enfin, au début c’était que ça et puis il y a une variable aggravante qui s’est ajouté à l’équation… Une ancienne cliente qui m’en veut quelques peu et qui est la femme de la victime. Elle s’est occupée de me mettre tout sur le dos. Ah et oui j’ai une nouvelle à t’annoncer, je devrais peut être pas te le dire mais félicitation tu es tonton et c’est aussi la mère… Et non, avant que tu ne me le reproposes, je n’ai pas besoin de suivre une cure de désintox pour l’alcool.»

Il faisait toujours l’Autruche au niveau de ce problème, il avait des problèmes d’alcool et s’évertuait toujours à le démentir et jouer la carte de dévergondage.

Greg fit une mine un peu déconfite et bafouilla en tentant de la calmer, il comprenait bien qu’elle craque et se défoule sur lui, ces dernières heures avaient dû être difficiles.

«  Liz, tu sais très bien que ce n’est pas ce que je voulais dire… Je crois entièrement que tu n’aurais jamais pu tuer un homme de sang froid et si tu me dis que tu es innocente je te crois. Mais je voulais dire par là que vu que tu es innocente, la police devrait le prouver sans problème, tu n’as rien à te reprocher ! … Je sais que c’est la mort d’un homme dont on parle ! Tu crois que je ne le sais pas… Ce matin, je suis venu avec un petit garçon effondré qui vient de perdre son père et j’apprends maintenant que tu es accusé de son meurtre. Crois moi, j’essaye de faire bonne figure mais ça fait beaucoup à encaisser tu sais…  »

L’inspecteur reprenait sa contenance, il éclaircissait sa voix pour continuer.

«  J’admets que d’incroyable circonstances font qu’ils connaissaient tous les trois la victime et que la femme de la victime les a reconnu… Mais je ne sais pas, cette affaire est vraiment très obscure. Demain, ils vont être relâché si nous n’avons pas plus de preuve autre qu’un témoignage possiblement biaisé. Même si pour un des suspects c’est flou, Madame Conrad a toutes les raisons pour vouloir enfoncer l’ex-amante de son défunt mari et son ancien amant. Elle peut dire ce qu’elle veut mais mes recherches ont mis en lumière qu’ils ont eu une longue relation, elle l’a entretenu et a eu un fils avec… Ensuite c’est vrai que ça reste parole contre parole à ce stade mais j’essaye de voir l’enquête sous toutes les coutures. »

Lawrence trouvait qu’il s’agissait d’une affaire incroyablement difficile pour une première enquête.

Eléonore se massa la nuque.
- "Au mauvais endroit au mauvais moment tu l'as dit." Elle ferma les yeux et soupira longuement. "Leila s'est fait opérer hier, je suis sortie tard de l'hôpital. Sur la route je me suis posée dans un coin pour jouer de la guitare histoire d'extérioriser. J'ai entendu un cri. Je suis aller voir dans la ruelle et l'autre était là en train de pisser le sang. J'ai essayé de l'aider...mais quand je me suis rendue compte de qui c'était j'ai tout lâché. Après les flics m'ont embarqué et me voilà là." Elle croisa les bras sur la table et enfouit sa tête dedans. "J'en ai marre pourquoi est-ce qu'il s'est décidé de crever là celui-là ? Comme si j'avais besoin de ça..."


Le commissaire passa la main dans ses cheveux et se cala au fond de son fauteuil.
- "Même si les 3 suspects sont renvoyés chez eux d'ici demain, nous pouvons toujours les faire revenir en cas de nouveaux éléments. Si besoin ait je peux toujours vous donner un mandat pour une perquisition des domiciles. Avoir une vue d'ensemble est une bonne chose. Il est vrai que cette affaire est assez étrange mais si vous arrivez à la résoudre cela pourrait booster votre carrière." Il se leva. "Bien, tachez de résoudre cette affaire au plus vite et ne vous éparpillez pas trop pour des suspicions dictées par votre instinct, même si celui-ci aide il ne faut pas oubliez les preuves matérielles. Revenez me voir quand vous aurez du nouveau."
Il raccompagna le jeune inspecteur à la porte de son bureau.


Ashford écoutait son frère. Les mains jointes sur la table, les jambes croisées, il était imperturbable.
- "Si tu es innocent ils finiront bien par te disculper après je peux comprendre qu'ils puissent douter de tes dires, tes actions ne concordent pas vraiment au mot innocence. Et je dois t'avouer que je ne peux pas faire grand chose pour toi à ce sujet." Il tiqua lorsqu'il entendit parler de l'enfant. "Je ne veux pas à voir quoi que ce soit à faire avec cette vie que tu mènes, ne compte pas sur moi pour te sortir de cette histoire ou pour t'aider avec cet enfant. Il a beau être de toi assume tout seul tes fautes, je ne veux pas être mêler à lui. Pour ta désintox, même si je n'en pense pas moins, je pense que c'est le cadet de tes soucis à l'heure actuelle."

Liz releva la tête en direction de Greg. Bien évidemment qu’il était de son côté, que va-t-elle s’imaginer ?!.. Elle n’est plus elle même à force d’être enfermé ici. Elle se calma en voyant que son ami n’allait pas bien après ses mots un peu dur.
« -Désolée… Je voulais pas dire ça, je suis un peu à cran… La police me reproche un crime que je n’ai pas commis, je ne peux pas lui faire confiance. Je ne peux même pas croire en mon propre système judiciaire… à l’évocation du fait que Greg est déjà venu elle tiqua. Quoi ?! Tu es venu ici ce matin ?! Et avec un petit garçon ? Certainement celui dont tu t’occupes actuellement… Il est le fils de Yann ? Je me demande ce qu’il tient de lui, ses yeux peut être... Il avait de beau yeux je me souviens… Et comment ta trouvé sa femme ? Elle était éplorée ou ça allait ? Parce qu’avec les gens qui sont à côté de ma cellule on pense que c’est elle qui l’a tué. Tu crois qu’elle en serait capable ? Je sais que ça fait un peu rude de te demander ça alors que tu travailles pour elle, mais si ça se trouve tu travailles pour une psychopathe sans le savoir. »

Lyssandre écouta patiemment tout en réfléchissant.
« - Ok… je vois. En fait ta tout de même tenter de le sauver… J’admire ça de ta part. Après tu ne pouvais pas savoir que c’était lui… Il posa sa main sur son menton comme une pose de réflexion. Je vais essayer de voir ce que je peux faire. Ne t’en fais pas, tu es innocente moi j’en suis persuadé. Il voulu tendre une main affectueuse en direction de Léo pendant qu'elle avait la tête dans les bras mais il savait bien que celle-ci n’aimait pas les contacts. Alors il l’a ramena sur ses genoux. Je suis sûr que tout va s’arranger. Et je serais là pour toi si tu en a besoin. »

Soren était affalé à attendre son frère, il releva la tête quand il commença à lui parler.

«  J’agis normalement, je voulais juste démontrer par analyse que j’étais innocent, et c’est tout de même évident à quiconque possède un cerveau… Je supporte pas ces connards qui ont besoin de leur uniforme pour se faire respecter. N’importe quoi…   Il eut un sourire amusé à sa phrase, Je te rassure, je ne veux rien avoir à faire avec ce gamin, je ne l’ai pas reconnu et c’est bien mieux ainsi. Je suis pas fait pour être papa. D’ailleurs, tu vas t’y mettre quand ? Que je puisse être le tonton cool… Il joignait ses mains comme s’il allait prier, S’il te plait, j’ai besoin que tu payes mon amende, j’ai cassé le nez d’un flic qui me manquait de respect, j’ai pas réfléchi et je ne recommencerais plus, s’il te plait me laisse pas ici ! Je suis ton adorable petite sœur » Il faisait un regard suppliant.

Greg se radoucissait un peu. Il savait bien que l’affaire était épineuse, il ne savait pas comment il pouvait l’aider si ce n’est avec un témoignage possiblement peu crédible à cause de leur amitié.

«  Ne t’inquiètes pas, je comprends que la situation puisse te paraître insupportable, à ta place, je ne sais pas comment je réagirais. Tu es accusé d’un meurtre que tu n’as pas fait. Mais je suis confiant, l’enquête vient juste de commencer, ils vont vite te disculper surtout que maintenant nous avons des techniques d’analyses très avancées.  Il réfléchissait, Oui c’est le fils de Yann… Eh bien c’est difficile à dire, elle semblait vraiment éplorée, j’ai du mal à croire que cela puisse être faux mais maintenant que tu le dis, je n’y avais pas fait attention mais elle a fait un lapsus en parlant aux policiers. Elle a parlé d’une meurtrière. C’est ce qu’avait relevé son fils mais je pense que cela doit être dû à l’émotion et le stress qu’elle s’est trompée... »

L’inspecteur disait avant de partir.

«  Très bien, pour l’instant j’attends encore les analyses approfondis du labo… Au revoir. »

Eléonore sortit la tête de ses bras, une moue attristée sur le visage.
-« Merci. » dit-elle simplement. Elle se sentait au fond du gouffre et entendre Lyssandre la rassurait. De toutes les personnes qu’elle connaissait il était bien le seul en qui elle faisait entièrement confiance. Qu’au moins lui croit en son innocence la soulageait, mais… « J’aimerais bien être aussi positive que toi sur ce coup mais j’en parlais avec les 2 qui sont dans le même bateau et y a de grandes chances qu’on se soit fait couillonné. » Elle se gratta la tête. « Même si j’ai rien fait c’est pas pour autant que je vais m’en sortir. Je suis mal barrée. »


Ashford écoutait son frère en pianotant sur la table.
-« Tu as toujours eu un problème certain avec l’autorité, Mary. Ces « connards » comme tu le dis si bien sont ici pour faire respecter la loi et ils n’auraient pas à le faire si personne ne l’enfreignait. Quand apprendras-tu à être un adulte responsable ? Dois-je te rappeler que tu as 29 ans ? Il serait peut être temps que tu assumes les conséquences de tes actes. » Il leva le sourcil à la remarque de son frère. « Fonder une famille ne fait pas partie de mes projets. Me poser avec quelqu’un ou procréer freinerait ma carrière. Et avant de penser à t’occuper de ton éventuel neveu ou nièce penses déjà à t’occuper de toi, il me semble que tu as à faire de ce côté. » Il regarda son frère en coin. « Cet officier t’avait manqué de respect ? Vraiment ? Et je suppose que tu n’y es pour rien dans cette histoire. » Il soupira d’exaspération. « Arrête de me dire que tu ne recommenceras plus, je suis las d’entendre ça à chaque fois que je te retrouve à croupir en cellule pour je ne sais quelle raison. Apprends à t’occuper de toi, je ne serais pas toujours là pour te ramasser à chacune de tes bourdes Mary. »

Liz plongeait ses yeux dans ceux de Greg.
« -Tu dis qu’elle a fait un lapsus en disant que c’était une meurtrière ? Je pense pas que ce soit un réel lapsus, elle s’est jetée dans la gueule du loup d’elle même. Sous l’émotion on dit pas une telle chose quand on vient de perdre son mari, on pense évidemment à un meurtrier sans aucune information sur l’affaire, dans 90 % des cas la famille de la victime pense qu’il s’agit d’un homme et même au vu de la façon dont il a été tué d’après les rapports qu’elle a certainement pu lire il était très peu probable que se soit une femme. Elle s’arrêta, pour une fois elle venait de faire un raisonnement logique et qui avait beaucoup de sens, elle se surpris elle même, puis elle se racla la gorge. En tout cas ça confirme que c’est peut être elle qui l’a tué, du moins par l’intermédiaire d’un homme de mains, elle n’est certainement pas du genre à se salir les mains elle même. Mais grâce au fait que Yann soit mort elle hérite de l’entreprise et bien sûr de tout l’argent de son mari, même si elle n’a pas l’air dans le besoin vu son niveau social. Son fils a remarqué ça ? Il est très intelligent ce petit. Je comprends que tu puisses croire qu’elle est innocente puisque tu travailles depuis certainement un certain temps maintenant pour elle, et que tu n’a pas remarqué si elle se comportait bizarrement ou non depuis quelques jours, tu as du être trop accaparé par son enfant.  »

Lyssandre paraissait calme et confiant mais en réalité il avait peur pour son amie, il ne le montre pas elle avait besoin de réconfort dans l’état actuel des choses. Il savait qu’elle était dans une situation délicate et que tout l’accablait, ajoutons à cela sa sœur et ce serait catastrophique. Il croisa les jambes et lui sourit de nouveau. « - Reprends toi un peu Léo, ne subit pas le monde qui t’entoure, domine-le. Tu es grande maintenant et une femme responsable je suis sûr que tu peux arriver à surmonter plein d’épreuves comme tu l’a déjà fait, regarde pour Leila. Tu es forte tu arriveras à passer au dessus de ça. Dit toi que tu as vécu pire et que tu t’en est sorti. Ce qui se passe n’est qu’un obstacle comme un autre que franchira et qui te rendra plus forte. Il regarda sa montre. Malheureusement je ne vais pas pouvoir rester plus longtemps, je vais devoir te laisser, mais pense à ce que je viens de te dire. Deviens maître de ton destin et non l’esclave de celui-ci. » Il se leva et sorti de la pièce laissant Léo en pleine réflexion.

«  Je sais que j’ai un problème avec ça, c’est plus fort que moi. Quand je vois un mec pétant qui me donne des ordres et qui pense mieux valoir que moi à cause de son uniforme, ça me fait grincer des dents… Cette fois c’est la dernière. Je vais faire un travail sur moi, promis. Il baissa un peu les yeux Tu as pas peur de finir seul ? J’ai l’impression que c’est comme ça que je vais finir, vieux garçon avec 30 chats de gouttières chez moi… Je sais déjà que tu as mieux réussi partout. Papa, il m’a pas adressé la parole depuis que je suis parti de l’école militaire. Ce connard. Il le regardait de nouveau, Oui, il s’est moqué de mon nom. Je supporte pas qu’on s’en moque ok, c’est sensible comme sujet. Il le mérite son nez cassé et j’espère qu’il pensera beaucoup à moi…  »

Greg semblait réfléchir, ou du moins, il faisait de son mieux, il ne savait pas quoi dire.

«  C’est vrai que maintenant que tu le dis, c’est peut être … suspect, surtout ce qu’elle a répondu à son fils… J’ai trouvé ça un peu étrange. Alphonse avait l’air sûr de lui en tout cas, il est vraiment très intelligent pour son âge. Un vrai petit génie. Il a que 5 ans et il a plus de matière grise que moi ! Il riait un peu à sa propre remarque avant de reprendre un peu son sérieux Si c’est elle la meurtrière, elle sera sûrement plus la commanditaire, elle a quitté le domicile pour aller retrouver son mari au restaurant et il n’est jamais arrivé… Elle surement tout prévu pour avoir un solide alibi ! … Eh bien, ces derniers temps, je sais que le travail la rendait un peu nerveuse, elle n’a pas eu beaucoup de temps à consacrer à son fils. Le pauvre, il est souvent très seul. »

Eléonore regardait Lyssandre quitter la pièce, la laissant plongée dans une profonde réflexion. Elle fronça les sourcils. Elle se redressa brusquement. Pauvre conne, se dit-elle. Elle se claqua les joues et secoua la tête. Qu'est-ce qu'elle était en train de faire ? Mais depuis quand est-ce qu'elle s’apitoyait sur son sort ? Elle n'avait jamais regretter quoi que ce soit. Des épreuves elle en avait passé, elle avait déjà été trainé dans la boue et elle s'était relevée. Elle n'oubliait pas, elle ne tournait pas la page, elle la recouvrait simplement d'indifférence et la regardait parfois pour lui faire un fuck parce que rien ne l'avait jamais empêché de vivre. La vie tu la prends comme elle vient et tu l'emmerdes. Des officiers la ramenèrent dans sa cellule. Elle s'assit en tailleur sur la banquette, les idées claires.


Ashford soupira, il se frotta les yeux du pouce et de l'index.
- "C'est bien de t'en rendre compte, mais bon mieux vaut tard que jamais. Je n'ai pas peur de finir seul, comme je te l'ai dit fonder une famille ne fait pas partie de mes projets. Tu n'as pas à t'inquiéter, si tu te reprend en main il n'y a pas de raison que tu finisses seul. " Il tiqua à la remarque de son frère. "Tu aurais pu tout aussi bien réussir que moi si tu y avais mis du tien. Papa a fait ça pour ton bien, il pensait que ça te remettrait les idées en place mais comme tu es borné ça n'a pas porté ses fruits. Respecte-le un minimum je te prie c'est grâce à lui que tu es venu au monde." Il leva un sourcil. "Je peux comprendre que tu n'apprécie pas que l'on t'appelle Mary mais cet officier n'était pas censé le savoir, inutile de recourir à la violence." Il se leva. "Bien je vais payer ta caution, de ton côté tache de réfléchir à ce que je viens de te dire." Il disait ça à chaque fois que son frère était en garde à vue mais il gardait un espoir que ses paroles l'atteignent un jour. "Sur ce, j'ai du travail qui m'attend, au revoir."
Sur ces mots, il quitta la salle d'interrogatoire et prit la direction de l'hôpital.

Liz voyait que Greg essayait vraiment de l’aider du mieux qu’il pouvait. Mais même en faisant de l’humour il ne pouvait pas lui retirer de la tête que cette Mme Conrad était pour elle à 95 % de certitude la coupable. Bon elle n’a pas directement les mains salis par le sang mais elle est tout de même impliquée. Quoi qu’elle dise ou quoi qu’elle fasse.
« -Elle a essayé de se justifier devant son fils ? C’est vraiment louche … Dans le sens normal des choses elle n’aurait même pas pu réussir à se justifier sous le coup de l’émotion. Si ce gamin tient de Yann il aura beaucoup de facilités. Elle écoutait attentivement ce que Greg disait. Et y a rien entre le moment ou elle est partie de chez elle et l’arrivée au restaurant ?… Intéressant… Si y a beaucoup de temps elle aurait carrément eu le temps de rencontrer son homme de main et lui donner ses directives. Elle était nerveuse ? Il doit bien y avoir une raison, peut être qu’elle savait qu’elle allait devoir prendre les responsabilités de son mari et qu’elle était anxieuse vis-à-vis de ça… Elle l’écoutait parler à présent de l’enfant dont il s’occupe. Pauvre enfant. Grandir sans ses parents, c’est pas un truc qu’il lui faut. Mais heureusement tu es là et je suis sûre que tu lui transmets ta joie de vivre dès que tu es avec lui. Elle lui fit un sourire sincère, si elle était bien sûre d’une chose c’est que Greg finissait toujours par redonner le sourire à quelqu’un.   En tout cas je te remercie d’être passé pour m’aider, vraiment, je sais pas ce que j’aurais fait sans toi. Elle se lève croyant mettre fin à la conversation, mais elle a oublié de demander quelque chose d’important. Elle se gratta la tête en se tournant vers Greg avec un rire nerveux. J’ai oublié de te demander quelque chose de super important… ça te dérangerais de payer ma caution ? Sinon je suis encore là pour longtemps...  »

«  Il voulait surtout se débarrasser de moi. Il m’a jamais aimé pour ce que j’étais, déjà ça lui posait problème que je sois un mec plutôt qu’une fille. Il souffla, il n’aimait pas son père, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’avait finalement pas de vrais raisons. Tu vas vivre avec 30 hamsters non ? Il se leva pour être raccompagné en cellule, avant de partir il disait à son frère On se retrouvera sûrement d’ici quelques jours.  »

Greg hocha la tête.

«  Oui c’est vrai que c’est étrange. Elle n’avait pas besoin de se justifier devant lui si elle n’avait rien à se reprocher. Je ne voyais pas les choses sous cet angle mais comment peut on orienter la police ? C’est une femme avec beaucoup d’influence… J’espère aussi ne pas perdre mon travail. Alphonse a besoin de quelqu’un d’intentionné, ça me rendrait triste de ne plus pouvoir le voir, c’est un garçon extraordinaire. Il est froid en surface mais si on apprends à la connaître c’est une vraie boule d’amour... Il se massait la nuque Je vais la payer, ne t’inquiètes pas pour ça. »

Il se leva pour la raccompagner jusqu’à la porte.

Nos 3 suspects furent libérés le lendemain matin. Leurs appartements étant perquisitionnés ils ne purent pas rentrer chez eux et durent se rendre chez un proche. Quelques jours passèrent avant que New Scotland Yard ne les recontacte, des preuves allant à leur encontre auraient été trouvées.